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samedi 15 février 2014

L'école à Nagou


Le CE2... ou peut-être le CM1 ? À moins que ne soit le CP ?


La visite de l’école existante de l'école est vite faite. Celle-ci se compose d'un petit bâtiment de deux pièces (construite par une ONG espagnole il y a vingt ans) à réhabiliter, de quelques apatames et d'un manguier. Un apatame est ce que vous voyez sur la photo ci-dessus : un abri fait de quatre poteaux plantés dans le sol soutenant un toiture de fortune et avec des fagots de branchage autour. Vous comprenez que les enfants sont tout juste à l'abri du soleil, mais ni de la pluie ni du vent. Les petits, sous le manguier qui fait office de maternelle, sont à la merci des morsures de serpents ou des piqures d'insectes ou de scorpion. Il n'y pas assez de tables-banc pour tous et les conditions pour les maîtres comme pour les petits élèves sont très difficiles.


La maternelle à l'ombre du manguier


Il y a 60% analphabètes au Togo. Les parents sont tout à fait conscients de l'importance de l'éducation et eux-mêmes nous ont fait des demandes pour bénéficier d'alphabétisation lors de la réunion du CVD (comité villageois de développement) avec Patrick. Le gouvernement prend en charge autant que faire se peut et a entrepris un vaste plan de formation des maîtres. Nous apprendrons tout cela grâce à Oscar, inspecteur de l'éducation nationale togolaise que nous rencontrons le lendemain. Je ne sais pas exactement la part de chance dans cette entrevue mais Anani, (notre contact Rotary Club, débordant d'énergie) l'a rencontré dans Dapaong et lui a parlé de nous. Oscar avait une heure de libre et il a été une mine de renseignements. On ne peux s'empêcher d'avoir le sentiment qu'ici le temps ne semble pas être tout à fait le même qu'en France. Il ne s'écoule pas de la même façon, il semble ici que les horaires soient plus élastiques, moins rigides. Et aussi, pendant tout le séjour il sera sidérant de voir la disponibilité des divers intervenants et leur forte motivation pour nous aider à mener à bien les projets.


Les fondations de l'école construite par l'OCDI
Les cailloux à gauche sont concassés et portés par les femmes

 Oscar nous explique donc que le gouvernement cherche à remplacer ce qu'on appelle les enseignants volontaires, les EV, de niveau Brevet par des maîtres diplômés de l'École Normale des Instituteurs (ENI). L'idée est de professionnaliser les maîtres en place et de favoriser la formation continue. (plus d'infos ici). Oscar est donc chargé d'administrer l'attribution des aides et des maîtres dans la région de Dapaong. En fait, le discours qui nous est tenu est le suivant : vous construisez l'école et le gouvernement togolais s'occupera des maîtres (de sa nomination et de son salaire). 

 Dans le cas de cette école précise, il a été décidé d'embaucher les hommes du village comme main d’œuvre non qualifiée et ce sont les femmes qui portent les cailloux. Ce pourrait être un travail d'homme mais il est hors de question que les hommes portent sur la tête, c'est culturellement impossible. Si on veut que les hommes portent, il faut leur procurer des brouettes. En tous cas, au regard de ceci, difficile après cela de douter de la motivation des parents.  Par contre, concernant cette école,  pour l'instant l'OCDI n'est mandaté que pour les murs. Les tables-bancs et l’équipement de l'école ne sont pas prévus au budget. Heureusement nous apprendrons par la suite que ce sera pris en charge également. Mais nous savons déjà que ce bâtiment ne suffira pas pour tous les enfants de Nagou.



Il nous reste à voir les grottes, le deuxième site touristique du Nord du Togo. Pour être honnête, je ne m'attend pas à quelque chose de grandiose mais la suite me donnera tort et je devrai ravaler ce scepticisme totalement injustifié !



Et ma maternelle, on me la construit quand ?



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