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mardi 25 février 2014

Collaboration, sensibilisation et pacte avec les villageois

Le temps s'accélère et passe vite. Alors que nous n'avons pas eu le temps de tout vous dire, Patrick et Aline sont déjà repartis vers Nagou pour un autre séjour au Togo. Entre ces deux voyages, les échanges ont été nombreux entre nos contacts du Rotary Club de Dapaong (RCD) et la France. Rappelez-vous : nous avons trois contacts appartenant aux RCD qui nous aident à gérer les projets. 

Nos contacts du RCD
Il y a Anani que nous vous avons déjà présenté. Il est vétérinaire et originaire de Nagou et c'est un bloc d'énergie. 

Didier lors d'une soirée coin du feu du RCD

Ensuite vient Didier. Didier a un hôtel et un restaurant à Dapaong mais c'est surtout un entrepreneur ce qui sera très précieux lors des constructions et de la surveillance des travaux. Sans concession, Didier ne nous laissera pas dévier du droit chemin et ne se gênera pas pour nous dire notre fait. C'est lui qui a attiré notre attention sur la malnutrition et le fait qu'il fallait faire un système de cantine. Un jour en réunion, il a lancé à Patrick que c'était un dictateur et, comme lui-même est un fils de roi et donc un prince (il reste une centaine de rois au Togo), cela a donné lieu à des boutades sans fin. D'un charme indéniable, Didier a un grand sens de l'humour et ses francs éclats de rire sont contagieux et toujours les bienvenus.
Et puis, notre dernier contact et non des moindres, est Martine. Martine est la directrice du collège de Dapaong. Lorsque celui-ci a ouvert, en 2000, il y avait 37 élèves. En 2014, il y en a 700. Martine, c'est le gant de fer dans une main de velours. Extrêmement occupée par son activité de directrice, nous l’avions peu vu au voyage dernier, car elle était clouée au lit par une crise de palu. Lors de notre unique rencontre, nous avions eu l'impression d'une femme douce et calme mais déterminée et dotée d'un fort charisme. Son rôle sera primordial pour nous aider quant aux problèmes liés à l'école : comment encourager les élèves, les méthodes qui marchent, comment faire de la discrimination positive pour les filles, etc. Et puis pour Aline et moi, avoir une correspondante féminine est un fort atout pour la compréhension des problèmes spécifiques des femmes.

Collégiens : arrêt sur image.
Nous avons eu l'occasion de voir ces collégiens qui rentraient à l'internat le dimanche soir à Dapaong. Il était tard et nous revenions d'une journée passée à Nagou. Imaginez donc ces jeunes ados, en vélo, faisant des kilomètres le soir dans une nuit presque noire, quasiment sans lumière. Nous, nous devions rouler presque au pas, car la poussière nous enveloppait et la visibilité était presque nulle. 
Poussière rouge, lumière jaune blafarde, des silhouettes qui se distinguent à peine... Ah ! il faut du courage et de la détermination pour s'instruire lorsqu'on est un jeune togolais. Ils méritent bien un coup de main et un coup de pousse !


Construire une cantine pour éviter ceci


Le projet en année 1

Le projet a été présenté samedi dernier aux habitants de Nagou. Nous avons pu communiquer avec Patrick grâce à Skype (le portable peut être addictif mais quel miracle internet !) et il m'a rapporté les évènements. 
Malgré les écrans interposés, j'ai pu sentir que Patrick, même affamé et épuisé, vibrait encore des émotions ressenties là-bas. Ce moment de présentation était crucial car rien ne pourra fonctionner sans l'implication des villageois et leur adhésion totale. C'est ce qui en garantira sa réussite. Lors du voyage de janvier nous avons enregistré les besoins et demandes du village. Patrick, avec toutes les infos rapportées par nos contacts et des données que nous avions déjà, a établi un business plan (oui, c'est de l'anglais, mais il faut appeler les choses par leur nom, et c'est bien un BP que lui et nos contacts ont présenté).

Samedi dernier, Martine, Anani et Didier ont donc expliqué le projet aux villageois, chacun à leur façon, mais tous avec conviction. L'analogie a été faite avec un mariage, un mariage entre Nagou et coup de pousse. Et dans un mariage, on donne et on reçoit. Ils doivent donc accepter la règle et l'intérêt collectif doit primer. Cette journée de samedi a été un vrai travail de sensibilisation, non seulement au projet mais principalement à l'idée qu'ils vont devoir participer, et le faire de façon financière. Pas d'assistanat. Car il y a un peu d'argent au village : celui des recettes des visites des grottes. Notre rôle est de veiller à ce qu'il rentre comme il faut dans les caisses, afin qu'il serve à la population de Nagou.
Mais comme nous ne pouvons pas tout exposer en même temps, parlons d'abord du projet, nous parlerons finances et des grottes dans le prochain billet.

Apatame près du bâtiment de l'ONG espagnole, actuellement une classe

Le même de plus près, avec sa citerne inutilisée

 
Chantier école :
  • Nous allons réparer le bâtiment construit il y a vingt ans par l'ONG espagnole et nous allons le réparer durablement. Cela fera déjà deux classes, dont la maternelle. 
  • La cantine sera créée. Nous avons vu que c'est une façon de lutter contre la malnutrition. Suivant les avis de Martine, elle ne sera pas au lieu que nous avions prévue, tout près de la maternelle. C'est trop près des classes : impossible de faire écouter des élèves qui ont faim et sentent les odeurs de cuisine. C'est une loi universelle ! 
  • Les vieux apatames seront réparés afin de les utiliser comme lieu de stockage. 
  • Un bloc latines de trois cabines sera construit. En année 2 un autre bloc sera fait afin de supprimer la mixité.
  • L'école construite sous l'égide de l'OCDI (Caritas international) est presque terminée. Cela fera trois classes équipées de tables et bancs.

Bâtiment de l'ONG espagnole, actuellement l'unique école en dur. En ce moment utilisée comme lieu de stockage pour les matériaux de construction de l'école de l'OCDI

Chantier eau :
  • forages : sur les six forages en panne, l'objectif est d'en remettre un en route. Sont-ils en panne car à sec ou parce qu'il manque une rondelle quelque part ?
  • citernes : le village a huit citernes mais aucune n'est utilisable. Ces citernes capturent l'eau qui ruisselle des toits.  Il n'y a plus de gouttières ou elles sont percées. Nous allons les remettre en état. 

Les citernes omniprésentes mais toutes inutilisables car non réparées




















Chantier santé :

Lors de notre dernière visite les femmes nous ont demandé une unité de soins périphériques (USP) principalement pour les accouchements. Mais les problèmes de santé sont à manier avec des pincettes : problème d'hygiène, de conservation des médicaments, de contamination avec les seringues. On peut faire facilement plus de mal que de bien. Nous avons donc expliqué aux villageois que si la santé ne pouvait venir à eux, il fallait qu'ils aillent à la santé. La solution immédiate semble être une moto ambulance. Grâce à Kader (notre chauffeur à notre dernier voyage) nous étions allés voir un négociant en moto à Ouagadougou. Problème : une super moto ambulance existait, mais elle se vendait par container de 23 ! Cette fois-ci, toujours grâce à Kader, Patrick a découvert un modèle qui serait en activité depuis 2007. La moto, sur le système d'un triporteur, est équipée et bâchée et peut conduire les malades à l'hôpital. L'ensemble vaut à peu près 3000€.

Moto-ambulance du Burkina

Cette demande concernant la santé était très forte mais les femmes, lors la réunion en petit comité de samedi dernier, (avec juste les président des comités eau, parents d'élèves, santé...), ont été tout fait convaincues de la solution moto-ambulance. Encore une fois, cela ne sera pas gratuit, nous prévoyons de faire payer les courses. Car il faut penser en effet à l'entretien de la moto, au salaire du mécanicien... Coup de pousse fournira la moto, financera probablement la formation du conducteur-mécanicien mais pas le reste, conformément à nos principes de fonctionnement.

 Patrick et Aline vont bientôt être sur le retour et Skype était capricieux dimanche. Nous attendons donc les dernières nouvelles. En attendant, c'est promis, le prochaine billet est sur les grottes de Nagou et comment ce lieu unique devrait permettre aux petits enfant du village de manger à leur faim !


Cette jolie petite fille est la fille de Djananié, notre traductrice lors du dernier voyage




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